OEA: Haiti ne cède pas aux pressions des Etats-Unis et fait abstention

OEA: Haiti fait abstention et se positionne contre le Etats-Unis. Photo: VOA Kreyol

Haïti n’a finalement pas cédé aux pressions des autorités américaines qui l’exigeaient de prendre position contre le Venezuela à la 48ème Assemblée de l’OEA qui s’est déroulée le 4 et 5 juin dernier. Le pays a fait abstention lors du vote sur la résolution concernant la situation de la République Bolivarienne au sein de l’OEA qui a finalement récolté 19 voix pour, 4 contre et 11 abstentions.

Haïti est donc resté cohérent à la déclaration du Chancelier Antonio Rodrigue au sein de cette Assemblée qui affirmait, lundi dernier, que le pays comptait trouver une solution à la crise politique du Venezuela sans l’intrusion d’autres Etats. Parmi les pays qui se sont arrangés du côté des Etats-Unis, on retrouve le Canada, l’Argentine, le Brésil et la Jamaïque.

Au rappel, la Jamaïque fait partie des nombreux pays qui bénéficient, comme Haïti, de l’aide Petrocaribe. Ce vote ne devrait pas exclure le Venezuela de l’OEA, mais prévoit des sanctions économiques sévères contre le pays.

Le président Nicolas Maduro et son gouvernement ont vite réagi pour rejeter le vote de l’Assemblée. Le ministre Vénézuélien des affaires étrangères, Jorge Arreaza, a indiqué que son pays fera tout pour contraindre les Etats-Unis dans ses démarches et éviter une intervention militaire au Venezuela.

Peu après l’abstention d’Haïti à l’Assemblée, les réactions ont fusé de part et d’autres faisant croire que les Etats-Unis pourraient prendre des sanctions contre le pays. Les diplomates haïtiens n’ont pas été invité lundi dernier à une réception organisée par le vice-président américain, Mike Pence, pour les pays partageant les idées avec des Etats-Unis sur la crise vénézuélienne.

« Tenez-vous avec nous et sachez que nous resterons avec vous. Travaillez avec nous et nous travaillerons avec vous », a déclaré Mike Pence aux diplomates au milieu de la réception.

Le sénateur américain, Marcos Rubio, et le Secrétaire d’Etat par intérim, Mike Pompeo, ont invité Jovenel Moise à une réunion en avril dernier pour lui demander de se positionner contre le Venezuela. Le président haïtien a préféré servir d’intermédiaire entre les Etats-Unis et le Venezuela, mais sa réponse n’a pas satisfait les dirigeants américains.